Lisbonne correspondance
Dans la brume, le chantier naval de Peniche est traversé par l'éclat de la brasure du métal. Ici, pas de Queen Mary 3 en construction. Sous les hangars, d'imposants tubes métalliques de couleur rouge déchirent la matinée voilée. Il s'agit d'un Pelamis, une sorte de serpent de métal, une machine houlomotrice, futur fournisseur d'électricité du pays. Des tronçons de 3,50 m de diamètre sont allongés entre deux hangars, parmi un fatras de câbles, poulies, rails et outils de toutes tailles. Chacun des trois «serpents» achetés par le Portugal se compose de quatre tubes, trois modules de raccordement, d'une tête et d'un yoke, sorte de harnais qui sert à la fois de gouvernail et de point d'ancrage. «Nous avons choisi le chantier naval de Peniche parce qu'il est le seul à disposer d'une plate-forme de 45 mètres suffisante pour mettre les machines à l'eau», explique le directeur du projet, l'Ecossais Martin Shaw.
Concept. Comme lui, les Pelamis sont nés en Ecosse, à Edimbourg, dont l'université est un bouillon de culture pour la recherche en électricité marine. La société Ocean Power Delivery (OPD) a su surfer sur la vague, en développant le concept. Après sa naissance dans les brumes écossaises, les «serpents» ont été testés grandeur nature. Ensuite, il a fallu les transporter par cargo, en trois voyages successifs.
A Peniche, OPD a des bureaux modestes. Une poignée d'ingénieurs et techniciens écossais, français et portugais sont concentrés d