Quatre participants au colloque d'Amorce ont réfléchi sur le thème : «Comment gérer les déchets et appréhender le refus des populations locales ?»
Philippe Dégardin
Directeur général de Valor'Aisne, le syndicat départemental de traitement des déchets ménagers de l'Aisne.
«Dans notre département, les gens sont autant hostiles à l'enfouissement qu'à l'incinération. Il faut faire preuve de pédagogie, répondre à des questions auxquelles nous n'aurions jamais pensé. Les gens ne savent pas où vont ni ce que deviennent leurs déchets. En général, quand ils trient, ils ont l'impression qu'il n'y a plus rien à éliminer. Pourtant, nous devons traiter les ordures de 510 000 habitants, soit 190 000 tonnes par an. Même si l'on met le paquet sur le recyclage, il reste 165 000 tonnes à traiter ! Nous disposons de trois sites d'enfouissement, dont deux en saturation. En 2000, le plan départemental de gestion des déchets prévoyait la construction d'une usine d'incinération d'une capacité de 80 000 tonnes. Mais, devant l'opposition locale, le projet a été abandonné. Aujourd'hui, nous attendons les préconisations du prochain plan. Nous comprenons que les gens préféreraient que ce soit ailleurs, mais si on ne fait rien il y aura des conséquences. Si nous devons envoyer nos déchets dans une autre région, les coûts liés au transport entraîneront un surcoût dans le traitement des ordures qui sera fatalement imputé aux habitants.»
Elvire Van Stael
Anthropologue, basée à Lyon, qui étudie le rapport des ri