Annecy envoyée spéciale
Usines d'incinération, de méthanisation ou centres d'enfouissement, quelle est la responsabilité de ces méthodes de traitement des ordures en matière de santé et d'environnement ? Lors de son dernier congrès annuel, organisé il y a quelques semaines à Annecy, l'association Amorce, qui regroupe 270 collectivités locales, a souhaité «remettre les pendules à l'heure» et, même si ce n'était pas formulé explicitement, réhabiliter l'incinération. C'est que, après les incidents survenus ces dernières années, où des émissions anormalement élevées de dioxine sont sorties des cheminées, la filière est jugée dangereuse. Les collectivités souhaitant implanter une usine d'incinération sont désormais dépassées par les «nimbystes» (1), ces opposants locaux qui refusent tout projet industriel ou infrastructure près de chez eux. A l'image des quelque 300 à 400 opposants à l'incinérateur de Fos-sur-Mer qui ont manifesté samedi près du chantier aux cris de : «Non aux incinéra-tueurs !»«Pour les gens, l'idée d'une incinération polluante est tenace, déplore Hubert de Chefdebien, président du Syndicat national des concepteurs et constructeurs des industries du déchet et de l'environnement (Snide). Pourtant, c'est l'industrie la plus surveillée et la mieux connue.» Certes, mais seulement depuis les scandales et la mise aux normes européennes, le 1er janvier 2006.
La France compte 128 incinérateurs. Pour les experts de la filière, ce n'est pas suffi