Menu
Libération

Corrida: la mise à mort mise à mal en Espagne

Article réservé aux abonnés
publié le 25 décembre 2006 à 0h38

Madrid de notre correspondant

Et si la mise à mort était proscrite dans les corridas de toros ? Dans un pays où la tauromachie est considérée comme la «fête nationale», cette simple perspective en fait frémir plus d'un. Et lorsqu'un membre du gouvernement s'y risque, la bronca est forcément au rendez-vous. «Il faut renoncer à l'estocade [donc à la mise à mort, ndlr] de façon graduelle, peut-être lors de la prochaine législature. Nous devons en finir avec cette fin sanglante du toro.» Cette petite phrase, la ministre de l'Environnement Cristina Narbona l'a prononcée furtivement lors d'un pot de fin d'année. Mal lui en a pris, à moins qu'elle ait souhaité jeter de l'huile sur le feu.

«Tradition». Publiés dans les pages du quotidien El Mundo la semaine dernière, ces propos ont semé la discorde un peu partout, même si la ministre a ensuite précisé qu'il s'agissait d'une «opinion personnelle» : nombre d'hommes politiques, éleveurs, directeurs d'arènes, toreros ou stars de la télé se sont fendus d'une défense passionnée du toreo. Le président de l'Union des éleveurs de toros (UCTL), Eduardo Miura, a résumé le caractère «inacceptable», à leurs yeux, d'une telle initiative : si l'estocade publique disparaît, «cela revient à mettre à mort la fête taurine», car, a-t-il ajouté, «on touche là à l'essence même de la tradition».

La sortie de Cristina Narbona n'est pas une simple galéjade de cocktail. Comme elle, d'autres ministres du gouverne