Menu
Libération

Argent frais contre CO2

Article réservé aux abonnés
Nouvelle arme de la conscience écologique : l'achat de certificats de compensation qui financent des projets sobres en dioxyde de carbone.
publié le 30 décembre 2006 à 0h41

Voilà le premier signe extérieur de conscience écologique : le certificat de compensation au CO2. ça ne ressemble à rien d'autre qu'un bout de papier, mais ça veut dire beaucoup. Est-ce qu'il faut avouer que la lutte contre le réchauffement climatique a quelque chose de sacrément ingrat ? Tout le monde se fout royalement que vous triiez vos déchets, que vous vous sustentiez avec des légumes de saison bio ou que vous économisiez de l'énergie en vivant à 17 °C chez vous. Toutes ces actions écolo ne se voient pas. Les valeureux «écoloconscients» les effectuent chaque jour dans la contrition silencieuse d'une existence décroissante pour sauver la planète et, accessoirement, la présence de l'espèce humaine sur ladite planète.

Mais ils sont encore peu nombreux les fous qui acceptent de changer de mode de vie. Pour les autres, ceux qui abhorrent la contrition, mieux vaut rendre la bataille contre les changements climatiques «in», «tendance» ou «à la mode». Ainsi, ils s'y mettraient tous. Pour les y aider, voici les certificats de compensation en CO2. En achetant un de ces certificats, on compense les émissions d'un véhicule à deux ou quatre roues, d'une maison ou d'un voyage à Bombay. «Compenser veut dire permettre de séquestrer du carbone ou de réduire des émissions de carbone à hauteur de ce qui a été émis, précise Matthieu Tiberghien, responsable de programme à l'association Action Carbone. Certes, le CO2 est bien rejeté dans l'atmosphère, mais grâce au financement récu