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Libération

Le Népal sous perfusion alimentaire

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publié le 2 janvier 2007 à 5h15

Shrinagar (nord-ouest du Népal) envoyé spécial

Depuis six mois, le Népal est en proie à une crise humanitaire sans précédent. Dans ce pays où 135 enfants meurent chaque jour, notamment de malnutrition, les régions montagneuses du nord-ouest subissent les conséquences catastrophiques de sécheresses à répétition. «Cela fait trois ans que nous perdons quasiment toute notre récolte, résume Haru Buddha dans sa petite maison en terre de Shrinagar, un village de montagne poussiéreux situé à huit jours de marche de la première route carrossable. Nous n'avons plus rien à manger. Nous ne survivons qu'avec ce que nous amène l'hélicoptère.»

Extrêmement isolées. Loin de l'attention médiatique que suscite d'ordinaire ce genre de crise, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies approvisionne, en partie par voie aérienne, cette région perdue depuis trois mois. Une aide d'urgence de 5 millions d'euros doit permettre d'épauler 225 000 Népalais en détresse, installés dans des zones extrêmement isolées. «L'insécurité alimentaire est chronique dans cette région, mais l'accumulation de mauvaises moussons sur trois années consécutives, soit six récoltes, a abouti à une véritable crise», explique Kim Deni, en charge de ce programme financé pour moitié par l'Union européenne. «Les récoltes n'ont jamais été bonnes ici, car nous n'avons aucune irrigation, précise Haru Buddha, entouré d'une flopée d'enfants en haillons. Nous avons normalement assez de nourri