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Libération

Le Japonais en voie de disparition

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publié le 3 janvier 2007 à 5h16

Tokyo de notre correspondant

Ce n'est pas la thèse d'un nouvel essai futuriste. Encore moins le scénario d'un film de science-fiction. C'est la conclusion très sérieuse d'un rapport du gouvernement japonais. D'ici à 2055, au rythme démographique actuel, la population du Japon devrait avoir chuté de presque 30 %, entraînant de profonds bouleversements sur le marché du travail, dans le financement des retraites, ainsi qu'une hausse considérable des dépenses de santé. Cette sombre perspective en forme d'alerte est celle d'un rapport du ministère de la Santé, dévoilé il y a quelques jours à Tokyo. Son contenu, jugé «choquant» par les médias, a fait l'effet d'un électrochoc dans la population.

«Célibataires parasites». Selon ce rapport, le déclin de la population nippone va être bien plus rapide et plus grave que prévu. Dans cinquante ans, à moins que les Japonais ne modifient de fond en comble leurs choix familiaux et leur style de vie, la population de l'archipel passera sous la barre psychologique des 100 millions d'habitants, pour atteindre 89,9 millions d'habitants, contre 127,7 millions aujourd'hui. Pis : passé ce seuil, la situation ne s'améliorera guère. D'après une autre projection, si le taux de fécondité du pays (1,27 enfant par femme actuellement) demeure trop faible, le Japon ne comptera plus que 60 millions d'habitants en 2100. Car, dès 2055, le Japon abritera 36 millions d'individus âgés de 65 ans et plus (soit 40 % de la population totale), contre 25,7 millio