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Libération

Asie du Sud-Est : vices de reconstruction

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publié le 5 janvier 2007 à 5h17

Bangkok envoyé spécial

«Plutôt que d'offrir aux rescapés du tsunami des moyens de reprendre une vie normale, la plupart des bailleurs de fonds se sont focalisés sur l'aspect matériel [...]. Au risque de se précipiter et de devoir, dans plusieurs cas, détruire des lotissements construits trop vite, sans infrastructures sanitaires ou sans accès adéquats.» L'auteur de ce jugement sévère sur les défaillances de l'aide n'a rien d'un empêcheur de reconstruire en rond. Jon Bennet a coordonné le rapport de la «coalition pour l'évaluation du tsunami» chargée par plusieurs gouvernements (Allemagne, Australie, Japon, Irlande, Danemark...) de mener un audit de l'utilisation des fonds.

Le document en trois volumes, publié en juillet 2006, est passé inaperçu en France. Mais il constitue, dans les pays touchés, une référence pour les ambassades et les organisations non gouvernementales (ONG) impliquées dans la gestion des douze milliards de dollars donnés par la communauté internationale après la tragédie du 26 décembre 2004 et ses 220 000 morts ou disparus.

Bévues. Les affirmations de Jon Bennet et de ses collègues reflètent la réalité à Aceh (Indonésie) et sur les côtes orientales et méridionales ravagées du Sri Lanka. L'impact, en matière de reconstruction, n'y est pas comparable avec le sud de la Thaïlande ­ où les fonds privés ont afflué et le tourisme a vite repris ­ ou les îles Maldives, où la reconstruction est tributaire de l'exiguïté des atolls.

«Nous avons recensé une cinq