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Libération

Le thon monte au Japon

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publié le 10 janvier 2007 à 5h22

Tokyo de notre correspondant

Depuis l'aube, Tsukiji, le plus vaste marché au poisson du Japon, déploie ses étals de glace pilée. Ce lieu haut en couleurs et en odeurs, surnommé «la cuisine de Tokyo», vit chaque matin au rythme de ses enchères. Ici, jour après jour, toute l'année, transitent, sur 22 hectares, 800 000 tonnes de poisson issues de 450 espèces. Avant et après l'o-shôgatsu (nouvel an), l'activité redouble. L'offre et la demande atteignent leurs pics. Les mareyeurs s'agitent sur leurs calculettes. Les vendeurs aiguisent leurs marges. Surtout chez ceux qui tirent leurs profits de la filière du thon rouge. Ce poisson est si prisé par les gourmets locaux raffolant de maguro (coeur du filet de thon) ou de toro (ventrèche de thon), que l'archipel en est le premier consommateur mondial et l'un des exploitants les plus actifs en Asie et Pacifique, devant l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et Taiwan.

Enchères. Du côté de l'aile la plus animée du marché, depuis 5 h 10, sous la halle aux thons, la vente à la criée des thonidés géants, interrompue pour cause de nouvel an, a repris. Des dizaines de thons décongelés, queue coupée, numérotés et étiquetés, ont été serrés à terre. Ceux-là ont été attrapés par les thoniers nippons croisant durant la saison au large des côtes d'Oma, dans la préfecture d'Aomori, au nord de Honshu, la plus grande île de l'archipel.

Une heure durant, acheteurs et intermédiaires s'affairent entre les palettes des thons l