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Libération

Outre-mer : la biodiversité parent pauvre de l'Etat

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publié le 12 janvier 2007 à 5h25

L a France s'enorgueillit d'être, grâce à ses collectivités d'outre-mer, le seul pays au monde présent dans cinq points chauds de la biodiversité mondiale. Avec 10 % des récifs coralliens et lagons et 20 % des atolls de la planète, avec des espèces endémiques très nombreuses, et plus de 7 millions d'hectares de forêt tropicale, l'outre-mer constitue un capital écologique crucial. Pourtant, selon le rapport publié hier par le comité français de l'Union mondiale pour la nature (UICN), les financements publics destinés à l'outre-mer ignorent allégrement les enjeux environnementaux.

Coordinateur du programme outre-mer au bureau européen de l'UICN, Jean-Philippe Palasi estime que l'analyse des financements nationaux et européens montre que «malgré quelques projets de réserves et de parcs naturels il n'y a pas de mobilisation à la hauteur de ce patrimoine exceptionnel, particulièrement menacé par le réchauffement climatique».

Manne. Pourtant, l'argent ne manque pas. La contribution européenne aux DOM s'est ainsi élevée à 3,6 milliards d'euros sur la période 2000-2006. En 2004, l'effort budgétaire global de l'Etat en faveur de l'outre-mer a atteint 9,3 milliards d'euros. Mais là-dessus, la part du ministère de l'Ecologie n'a représenté que 6 millions, soit 0,063 % de son budget. Ce n'est donc pas la protection des espèces ou des écosystèmes qui a profité de la manne. «On manque de moyens pour des urgences écologiques criantes comme la lutte contre les feux de forêt en Nouve