Les députés ont sifflé jeudi soir la fin du recyclage humanitaire des médicaments non utilisés (MNU). Ils ont adopté l'amendement proposé par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, préconisant que les médicaments ramenés par les patients aux pharmaciens, dans le cadre du dispositif Cyclamed, soient désormais détruits et non donnés à des associations humanitaires. Ce faisant, Xavier Bertrand a suivi les recommandations de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et la demande récurrente d'ONG comme Pharmaciens sans frontières ou Remed.
Effets pervers. Dans un rapport rendu public il y a deux ans, l'Igas démontrait en effet l'inanité du système Cyclamed et les effets pervers des dons de MNU. Inadaptés (on envoie des médicaments correspondant à nos pathologies : psychotropes, traitement du vieillissement ou de la surcharge alors que les besoins sont ceux des pays en crise ou en développement), souvent inutilisables sur place car inconnus des professionnels du pays, périmés, parfois dégradés, ces médicaments constituent un risque pour la santé de ceux qu'ils sont censés aider.
L'Igas avait aussi épinglé un certain nombre d'officines françaises qui avaient tout simplement remis sur le marché des médicaments rapportés par les patients ! De plus, ajoutait l'Igas, le coût des médicaments génériques est généralement inférieur au coût du fret des MNU.
Délai de transition. Par ailleurs, l'efficacité de Cyclamed était remise en question. «Moins de 5 % des médicaments non ut