Berlin de notre correspondante
Le nucléaire pourrait retrouver prochainement ses lettres de noblesse en Allemagne. Officiellement, il n'est pas question de revenir sur la décision prise en 2001, du temps du gouvernement Schröder, de fermer toutes les centrales du pays d'ici à 2021. D'ailleurs, «il n'y aurait pas de majorité au Bundestag pour cela», rappelle le ministre de l'Environnement, le social-démocrate Sigmar Gabriel.
Colère. Pourtant, les opposants à la sortie du nucléaire gagnent du terrain. «Il faut réfléchir aux conséquences de la sortie du nucléaire», ont déclaré coup sur coup, la semaine dernière, Angela Merkel et son ministre conservateur de l'Economie Michael Glos à la télévision, provoquant la colère de leur partenaire social-démocrate : CDU et SPD s'étaient mis d'accord, lors de la signature de leur programme commun de gouvernement, en novembre 2005, pour ne pas revenir sur la décision de fermer les centrales allemandes. Les deux plus vieilles des 19 centrales se sont arrêtées sous Schröder. Deux nouvelles fermetures sont prévues prochainement : l'une aura lieu cette année, l'autre en 2009. Les producteurs concernés, RWE et EnBW (filiale à 45 % d'EDF), misant sur un éventuel changement de gouvernement, réclament un délai supplémentaire.
Les conservateurs allemands sont en effet majoritairement opposés à la sortie du nucléaire. Angela Merkel n'a jamais fait mystère de son engouement personnel pour l'atome. Du coup, RWE et EnBW reprennent espoir. Ang