Londres intérim
Un prince féru de chasse à courre, un chef de parti conservateur issu d'une famille d'aristos aisés, un patron d'une grande compagnie pétrolière et le fils d'un milliardaire de la finance : les écolos britanniques du IIIe millénaire ne sont décidément plus ce qu'ils étaient. Difficile, en effet, d'imaginer le prince Charles, David Cameron, lord Browne ou Zac Goldsmith vociférant des slogans contre les pollueurs de tous les pays aux côtés de militants de Greenpeace. Mais à leur façon, ces quatre écolos d'un genre nouveau se posent en modèles dans un pays où le vert apparaît de plus en plus tendance.
La passion de Charles pour l'environnement n'est pas nouvelle : en 1990, déjà, il fondait Duchy Originals, une compagnie qui distribue 200 produits bio et génère 1,5 million d'euros de profits par an, entièrement reversés aux associations caritatives qu'il préside. Il y a un mois, il a décidé d'aller plus loin, annonçant un projet pour que les produits labellisés contiennent bientôt une description précise du niveau de gaz carbonique émis lors de leur fabrication. Charles compte un puissant allié en la matière, lord Browne, le PDG de BP, qui s'est donné pour mission de faire de sa compagnie le premier géant pétrolier «vert», en s'engageant à compenser les dégâts causés à l'environnement par l'activité pétrolière avec une série d'initiatives destinées à limiter l'effet de serre. Charles compte d'autres admirateurs, parmi lesquels Rowan Williams, le chef de l'Eglise an