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Libération

La fonte de l'or ralentie par un glacier

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publié le 18 janvier 2007 à 5h31

Santiago correspondance

Plus rien ne peut l'arrêter. La compagnie canadienne Barrick Gold Corporation, parmi les premières productrices d'or au monde, peut commencer à construire sa mine à ciel ouvert, à la frontière entre le Chili et l'Argentine. Située à plus de 4 000 mètres d'altitude en pleine cordillère des Andes, Pascua-Lama devrait produire à partir de 2010, pour une vingtaine d'années. L'investissement est lourd ­ 1,5 milliard de dollars ­, mais la mine promet de rapporter gros : 700 000 onces d'or (une once pèse 28,349 grammes) et 18 millions d'onces d'argent par an. Le 6 décembre dernier, l'Argentine a approuvé le projet. Au Chili, l'accord a été donné le 15 février par la Corema, l'organisme régional chargé de veiller à la protection de l'environnement. Avec une condition majeure à la clé : la compagnie n'a pas droit de toucher aux glaciers. Le fonctionnement de la mine ne doit pas même les affecter.

Culture. Car c'est là le hic de l'histoire, devenue emblématique au Chili de l'opposition citoyenne aux grandes compagnies (1). Une partie du gisement d'or se trouve sous 20 hectares de glaciers. Qu'à cela ne tienne, disait l'entreprise il y a encore un an, il suffit de les découper et de les amener par camion vers un autre glacier auquel ils finiront par s'agréger. Une explication qui n'a pas convaincu la Corema. Sous la pression des écologistes et d'une petite partie des 70 000 habitants de la vallée de Huasco, elle s'oppose au projet.

Aux portes du désert d'Atacama, l