Les Bâlois aiment bien la géothermie. Cette technologie propre procure de l'eau chaude et peut-être, demain, de l'électricité. Avec pour slogan «zéro pollution, zéro déchet». Mais les Bâlois, qui n'aiment pas les tremblements de terre, se demandent s'ils devront renoncer à la géothermie s'ils ne veulent pas subir quelques séismes.
L'affaire a commencé le 8 décembre à 17 h 48. Un séisme de 3,4 sur l'échelle de Richter secoue doucement et durant quelques secondes Bâle (Suisse) et sa région. Une petite peur, peu de dégâts, mais une grosse polémique. Car ce séisme n'a rien de naturel. Il a été déclenché, comme d'autres plus faibles qui n'ont pas attiré l'attention, par une opération dans une centrale géothermique en construction : l'injection d'eau sous pression dans le sous-sol. Et de petites répliques se sont produites jusqu'à la mi-janvier.
Située au nord de Bâle, à proximité des frontières française et allemande, cette installation fait partie des projets dit de «géothermie en roches sèches», qui visent à exploiter la chaleur de la Terre là où le gradient thermique est le plus élevé. Son principe : forer des puits jusqu'à 5 000 mètres environ et établir une circulation de l'eau chaude du sous-sol entre un puits descendant et plusieurs puits montants, par l'intermédiaire des fissures préexistantes dans la roche. Puisqu'il s'agit de roches sèches, l'eau doit suivre un circuit fermé, à la différence des centrales géothermiques classiques, qui extraient l'eau chaude du sous-so