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Libération

La géothermie fait frissonner la Suisse

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publié le 22 janvier 2007 à 5h35

Les Bâlois aiment bien la géothermie. Cette technologie propre procure de l'eau chaude et peut-être, demain, de l'électricité. Avec pour slogan «zéro pollution, zéro déchet». Mais les Bâlois, qui n'aiment pas les tremblements de terre, se demandent s'ils devront renoncer à la géothermie s'ils ne veulent pas subir quelques séismes.

L'affaire a commencé le 8 décembre à 17 h 48. Un séisme de 3,4 sur l'échelle de Richter secoue ­ doucement et durant quelques secondes ­ Bâle (Suisse) et sa région. Une petite peur, peu de dégâts, mais une grosse polémique. Car ce séisme n'a rien de naturel. Il a été déclenché, comme d'autres plus faibles qui n'ont pas attiré l'attention, par une opération dans une centrale géothermique en construction : l'injection d'eau sous pression dans le sous-sol. Et de petites répliques se sont produites jusqu'à la mi-janvier.

Située au nord de Bâle, à proximité des frontières française et allemande, cette installation fait partie des projets dit de «géothermie en roches sèches», qui visent à exploiter la chaleur de la Terre là où le gradient thermique est le plus élevé. Son principe : forer des puits jusqu'à 5 000 mètres environ et établir une circulation de l'eau chaude du sous-sol entre un puits descendant et plusieurs puits montants, par l'intermédiaire des fissures préexistantes dans la roche. Puisqu'il s'agit de roches sèches, l'eau doit suivre un circuit fermé, à la différence des centrales géothermiques classiques, qui extraient l'eau chaude du sous-so