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Libération

Le pillage du «Napoli», autre carnage pour les plages

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publié le 26 janvier 2007 à 5h40

Devon envoyée spéciale

Sur la digue de Sidmouth, petite station balnéaire de l'ouest de l'Angleterre, les regards scrutent le large, les jumelles et les appareils photo passent de main en main. Planté au milieu de l'horizon, le MSC Napoli offre à la vue des curieux sa silhouette penchée d'où s'échappe un filet noir de 8 km de long sur 30 mètres de large.

Tout a commencé le 18 janvier. Parti d'Anvers pour le Portugal, le navire de la compagnie Zodiac Maritime croise la tempête qui ravage l'Europe. Alors qu'il navigue au large de l'Angleterre, des vents violents créent des fissures dans la salle des machines. Peu après, les 26 membres d'équipage sont évacués par hélicoptère. Mais le sauvetage du vaisseau de 62 000 tonnes s'annonce plus complexe. D'abord remorqué vers Portland, refuge à la topographie idéale pour les bateaux en perdition, le porte-conteneurs est échoué à 1 500 mètres des côtes de Branscombe (Devon), car la coque menace de rompre.

Depuis, les autorités tentent de minimiser les dégâts. Un seul objectif: éviter une marée noire de l'ampleur de celles provoquées par le Prestige ou l'Erika. Or le MSC Napoli contient 3 500 tonnes de fuel lourd. Selon l'Agence des gardes-côtes, 200 tonnes de carburant léger se sont déjà échappées de la salle des machines. Mardi, le tableau s'assombrit : 900 guillemots et 200 goélands sont retrouvés mazoutés sur les plages du Devon. Trois dauphins se sont échoués non loin du site.

Plongeurs. Les associations de