Les scientifiques sont à l'origine de la convention des Nations unies sur le climat, signée en 1992. L'opinion publique a souvent l'impression qu'ils se répètent depuis lors. Est-ce le cas ?
C'est une impression vraie... et fausse ! Les scientifiques donnent le sentiment de se répéter, car, par une sorte d'ironie de la nature, l'estimation de l'ordre de grandeur de la perturbation du climat par l'homme a été bonne avant même que l'on puisse l'étudier de manière quantitative. On peut même remonter jusqu'aux travaux du chimiste suédois Svante Arrhenius : dès 1896, il prévoit l'augmentation de la température moyenne de la Terre comme conséquence de l'utilisation des combustibles fossiles. Arrhenius estimait qu'un doublement de la teneur en gaz carbonique de l'air se traduirait par un réchauffement de la planète de l'ordre de 5 à 6 °C. Il est assez stupéfiant de constater que cette prévision n'est pas très éloignée de celles publiées aujourd'hui. Cet accord est quasiment miraculeux, car Arrhenius ne disposait pas de données très fiables sur les gaz à effet de serre et n'avait pas envisagé la multitude de rétroactions climatiques. Le peu d'écart apparent entre les résultats des premières, et rudimentaires, simulations informatiques du climat futur dans les années 80 et celles d'aujourd'hui, beaucoup plus réalistes, s'explique de même. Cette apparente continuité cache un énorme effort de recherches et de nombreuses découvertes scientifiques.
L'alerte lancée