Cameroun de notre correspondante
Ce n'est pas la marée noire annoncée primitivement par certains titres de la presse camerounaise, mais c'est indiscutablement le premier incident sérieux de l'oléoduc qui relie le Tchad et le Cameroun depuis sa mise en service, en 2003. La Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), qui exploite l'ouvrage, a reconnu, le 19 janvier, qu'une fuite accidentelle d'hydrocarbures s'était produite quelques jours plus tôt sur le terminal maritime de Kome-Kribi, à une douzaine de kilomètres au large des côtes de la ville de Kribi, dans le sud-ouest du pays.
Défaillance. Depuis, journalistes, ONG, employés de Cotco, représentants de la Banque mondiale et de l'Etat défilent dans la petite cité balnéaire. Une défaillance du système d'évacuation d'eau est probablement à l'origine de l'incident, explique Cotco, propriété du consortium américano-malaisien dirigé par ExxonMobil. Si elle n'est pas encore à même de chiffrer de manière exacte la quantité de pétrole déversée dans l'océan, la compagnie assure que cette dernière est «minime» et qu'«aucun impact sur la côte ou sur l'environnement marin sensible n'est attendu».
Même si l'on n'a pas encore aperçu de galettes noires sur les plages, beaucoup restent inquiets du côté de Kribi. Un temps oubliées, les craintes exprimées à maintes reprises par les organisations écologistes dès 1997, soit trois ans avant le début de la construction de cet oléoduc long de 1 070 km, refont surface. A l'époque, ces