Londres correspondance
Au début, rien de très inquiétant. Le 30 janvier, les employés d'une ferme de Holton, dans le Suffolk, découvrent 71 cadavres de dindes dans l'un des 22 hangars réservés à l'élevage du volatile. Mais, le jour suivant, ce sont 186 dindes mortes qui jonchent le sol et jeudi, 860. L'alerte est lancée auprès des services vétérinaires du pays. Samedi, le ministère britannique de l'Agriculture révèle l'identité du meurtrier.
Périmètre. Il s'agit du virus «hautement pathogène» H5N1. Dans la ferme du Suffolk, il fera 2 600 victimes directes... et des milliers d'indirectes. Car pour enrayer l'épizootie, 159 000 volailles sont gazées et incinérées à Cheddleton, dans le Staffordshire. Une zone de protection de 3 km et un périmètre de surveillance de 10 km sont dressés autour de la ferme. A l'intérieur des cordons de sécurité, les mouvements des hommes sont restreints et le confinement des volailles est rendu obligatoire pour limiter tout contact entre volatiles et oiseaux migrateurs. Une mise en quarantaine indispensable pour enrayer l'épizootie, d'autant que les autorités ignorent encore son origine.
Les enquêteurs tentent de tisser un lien éventuel entre cette résurgence du H5N1 et sa dernière apparition, il y a moins de quinze jours, en Hongrie. Bernard Matthews, le propriétaire de la ferme du Suffolk, est en effet le plus gros producteur de volailles en Europe. Et certains de ses oiseaux grandissent sur le sol hongrois, sous le label Saga Foods.
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