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Libération

Grippe aviaire: l'Egypte dans la nasse

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publié le 9 février 2007 à 5h57

Le Caire de notre correspondante

Devant une poule qui tousse, une villageoise décroche son téléphone pour appeler un numéro d'urgence. Sur les routes d'Egypte, de nombreux tuk-tuk brinquebalants (1) portent un autocollant, placardé par l'ONG Terre des hommes, destiné à sensibiliser la population à la grippe aviaire. Mais, un an après l'apparition du virus H5N1 dans le pays, l'épidémie ne cesse de s'étendre. Lundi, une douzième personne a succombé à la maladie. Hors de l'Asie, avec les trois quarts de son territoire contaminés, l'Egypte est le pays le plus touché au monde.

Mutation. L'inquiétude est d'autant plus grande que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé le mois dernier que certains des cas recensés au nord du Caire étaient atteints d'une forme en mutation du virus, résistant au traitement au Tamiflu. La dernière victime aurait été exposée à la souche normale du H5N1, mais aurait caché ses symptômes afin que son élevage ne soit pas détruit. Une crainte qui, en retardant la mise en application du protocole de soins, lui a été fatale.

«Les gens ont peur des services vétérinaires, qui ne sont pas proches des communautés. Leur action est perçue comme autoritaire, et non comme un soutien», constate Jean-Christophe Gérard, chef de la délégation de Terre des hommes en Egypte. L'ONG a formé près de 3 000 personnes chargées, entre autres, de faire du porte-à-porte pour expliquer aux paysans comment lutter contre la grippe aviaire tout en préservant ces élevag