Jakarta envoyé spécial
Submergée par de multiples catastrophes naturelles ou humaines, l'Indonésie semble désemparée face à la résurgence de la grippe aviaire en ce début d'année. Fin janvier, en l'espace d'une semaine, cinq personnes sont décédées de la maladie, dont quatre à Jakarta. L'archipel aux 17 000 îles est, de loin, le pays le plus touché par le virus H5N1 : 81 infections et 63 décès (sur un total mondial de 264 infections, dont 164 mortelles). La souche virale est endémique dans la moitié des trente-trois provinces de l'archipel.
Le gouvernement a annoncé fin janvier l'interdiction de tout élevage de volailles dans les zones résidentielles du pays pour enrayer la propagation de la maladie. Les propriétaires de fermes familiales sont priés d'abattre leurs animaux, et les élevages commerciaux doivent être déplacés loin des zones de peuplement dense. Mais ces mesures, selon des travailleurs humanitaires sur place, sont vouées à l'échec. «Vous ne pouvez pas demander à un paysan d'abattre ses volailles si vous ne le compensez pas en totalité», indique Lars Moller, coordinateur des programmes locaux de prévention de la Croix-Rouge danoise. Le gouvernement propose 12 500 rupiahs (1 euro) par volaille abattue, quand le prix d'un poulet au marché se situe entre 30 000 et 35 000 rupiahs (2,50 à 3 euros). S'y ajoute un niveau très faible de connaissance du virus : les volontaires de la Croix-Rouge indonésienne indiquent que la plupart des éleveurs pensent que leurs vola