Tokyo de notre correspondant
En ouvrant, hier à Tokyo, une conférence internationale sur la chasse à la baleine, le Japon, défenseur de la pratique, espérait «dépassionner le débat». Raté ! La tenue de cette réunion de trois jours inutile et coûteuse, organisée par l'Agence nippone des pêches qui a annoncé que le pays allait tuer d'ici à mars 850 baleines de Mink et 10 rorquals , semble avoir produit l'effet inverse.
Depuis lundi, si la conférence fait parler d'elle, c'est d'abord parce que 26 pays antichasse, et non des moindres (Etats-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Grande-Bretagne, France, etc.), ont décidé de la boycotter. Signe de l'isolement du Japon : sur les 72 Etats membres de la Commission baleinière internationale (CBI) invités, la moitié seulement a daigné se déplacer.
«Achat de vote». Plus symboliquement, le coup d'envoi de la réunion n'a pas été donné hier à Tokyo. Il s'est produit lundi, au large de l'Antarctique, quand un baleinier nippon, le Kaiko Maru, a lancé un signal de détresse après s'être fait éperonner par un navire de l'organisation écologiste Sea Shepherd qualifiée d'«organisation terroriste» par un membre du gouvernement. «Les navires de Sea Shepherd pourchassent la flotte baleinière japonaise pour lui faire obstruction. Elle fuit à pleine vitesse pour échapper à nos navires. Et quand elle fuit, elle ne tue pas de baleines», s'est félicité Paul Watson, leader de l'organisation, qui estime depuis des années