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Libération

L'assiette anglaise se mange bio

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publié le 21 février 2007 à 6h13

Londres correspondance

Lorsque le prince Charles a lancé, en 1992, ses premiers biscuits «organiques» à l'avoine, peu prédisaient alors un succès fulgurant au patron novice dont l'image semblait plutôt éloignée des connotations vaguement hippies associées à l'agriculture biologique. Quinze ans plus tard, sa marque, Duchy Originals, génère plus de soixante millions d'euros de profits annuels, entièrement reversés aux associations caritatives que préside le prince. Ses 200 produits bio très British (de la marmelade à la saucisse en passant par la bière et bien évidemment le thé), issus de sa propriété de Highgrove et de fermes indépendantes triées sur le volet, garnissent les rayonnages de tous les supermarchés et épiceries britanniques, et s'exportent avec succès dans le monde entier : en Amérique, au Moyen-Orient, en Europe et jusqu'en Asie.

Fièvre aphteuse. Car ce qui constituait un hobby pour Charles s'est transformé, en dix ans, en un business florissant, la «sécurité alimentaire» et la consommation «éthique» étant devenues deux priorités fortes des Britanniques. Le prince n'en est pas le seul bénéficiaire. Aujourd'hui, le bio est ainsi fermement ancré dans les habitudes d'achat des Britanniques, traumatisés par les crises de la vache folle, de la fièvre aphteuse et ­ plus récemment ­ de la grippe aviaire, et aussi très soucieux, désormais, des implications écologiques et éthiques liées à leur consommation ; le boom du marché équitable le prouve.