Aujourd'hui s'ouvre à Sélingué, village du Mali situé à 140 km au sud de la capitale Bamako, le Forum pour la souveraineté alimentaire. Jusqu'au 27 février, à l'initiative d'un collectif de mouvements paysans (1), de la Marche mondiale des femmes, de divers mouvements de pêcheurs et de l'ONG Amis de la Terre international, quelque 600 délégués venus d'une centaine de pays vont plancher, en ateliers, sur le concept de souveraineté alimentaire. Lancé en 1996 à Rome, durant le sommet mondial de l'alimentation de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), par le mouvement paysan international Via Campesina (représenté au Forum par José Bové), il désigne le droit des peuples à définir leurs propres politiques en matière d'alimentation et d'agriculture, le droit aussi à protéger la production et le commerce agricole intérieur. Ibrahim Coulibaly, qui préside le Comité national des organisations paysannes professionnelles (Cnop) du Mali, a insisté pour que ce forum se tienne en Afrique parce que l'agriculture y occupe une place centrale, alors que de nombreuses familles souffrent de la faim. Et au Mali car c'est le premier pays à avoir fait de la souveraineté alimentaire la priorité de sa nouvelle loi d'orientation agricole. Il présente les objectifs de cette rencontre.
Pour le Mali, que signifie la souveraineté alimentaire ?
Le droit de décider de notre politique agricole et alimentaire sans nous référer aux Etats-Unis ou à l'Europe ; le droit pour