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Libération

Des paysans unis pour le droit de produire

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publié le 26 février 2007 à 6h19

Sélingué (Mali) envoyée spéciale

De l'amphithéâtre en terre rouge et au toit de paille de riz où se tiennent les réunions plénières, on domine le lac de Sélingué. De l'eau à perte de vue, miroitante sous le blanc soleil de la fin du jour. On est à 140 km au sud de Bamako, tout près de la frontière guinéenne, où se tient depuis quatre jours le Forum pour la souveraineté alimentaire. Une rencontre mise sur pied par un collectif d'organisations paysannes, dont Via Campesina, le mouvement paysan international, et le Roppa (Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest). Quelque 600 délégués, paysans, producteurs de semences et pêcheurs, venus d'une centaine de pays, sont réunis là pour cinq jours de travail. Avec la volonté, au fil de nombreux ateliers thématiques et de discussions compliquées par les traductions multiples, de définir et de bâtir un plan d'action pour faire reconnaître par les Nations unies la souveraineté agricole comme un droit.

Ressources. Lancé en 1996 par Via Campesina en marge d'un Sommet de l'alimentation de la FAO, le concept de souveraineté alimentaire désigne le droit des peuples à définir leurs politiques agricole et alimentaire indépendamment des opportunités des marchés mondiaux. L'objectif est de garantir des prix décents aux paysans afin qu'ils puissent continuer à vivre chez eux de la terre, mais aussi d'opter pour une agriculture durable qui préserve les ressources naturelles et la biodiversité domestique. «La sé