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Libération

Clairs-obscurs nippons sur le marché noir de l'ivoire

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publié le 27 février 2007 à 6h20

Tokyo de notre correspondant

Le stratagème était presque parfait. Hiroyuki Tada, 42 ans, et son frère Daisuke, 28 ans, avaient tout prévu. En août 2006, la cargaison qu'ils importent par cargo au nom d'une société, a quitté la Malaisie. Elle transite par la Corée du Sud, avant d'arriver à bon port à Osaka. A la douane, sur les papiers, tout paraît clair. Le chargement, est-il indiqué, contient du faux marbre, bon marché car artificiel. Mais durant l'inspection, des détails bizarres attirent l'attention des douaniers. La marchandise a été littéralement «déguisée», expliquera la police. La supercherie est démasquée. Le faux marbre n'est autre que de l'ivoire brut. Au total, la cargaison pèse 2,8 tonnes. Soit l'équivalent d'au moins 200 éléphants tués. La plus grosse prise au Japon depuis l'entrée en vigueur de la Convention de Washington en 1989 et une saisie de 2 tonnes, en 1991, à Okinawa.

Filière. Curieusement, en ce mois d'août 2006, les autorités nipponnes taisent l'affaire. Pas une ligne non plus dans la presse. Faut-il d'abord que la police nipponne mène l'enquête et démasque les coupables ? Non. Une contrebande de 2,8 tonnes d'ivoire, cela fait tache à l'heure où le Japon négocie un «partenariat commercial» auprès de la Convention sur le commerce international des espèces protégées (Cites.) Car, depuis des années, la filière nipponne tente de faire main basse sur d'importantes réserves de stocks d'ivoire.

Désaveu. La spectaculaire prise d'Osaka (estimée à