Menu
Libération
Interview

«Les pesticides ont été imposés par la désinformation» de synthèse a été un miracle»

Article réservé aux abonnés
publié le 1er mars 2007 à 6h24

Il se lit d'une traite. Pourtant c'est un pavé touffu qui parle de pesticides. Mais le récit est si instructif, avec des personnages hauts en couleur et de nombreuses révélations, qu'on ne le lâche pas. L'enquête des auteurs de Pesticides, révélations sur un scandale français ­ le journaliste Fabrice Nicolino, collaborateur du magazine Terre Sauvage et l'enseignant François Veillerette, président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures, association antipesticides ­ permet de comprendre comment la France a basculé, depuis la Libération, dans une agriculture dopée aux pesticides. Les pièces du puzzle s'assemblent peu à peu, pour révéler le réseau qui s'est tissé entre industriels, services de l'Etat, organismes de recherche, syndicats agricoles. Entretien avec Fabrice Nicolino, autour de ce livre sans concessions, qui sort aujourd'hui (1), deux jours avant l'ouverture à Paris du Salon de l'agriculture.

Les pesticides, ça débute comme un conte de fées ?

La chimie de synthèse a d'abord été un miracle. Face à la dévastation des cultures par des champignons, parasites, insectes, ou oiseaux, on parlait de «peste agricole». Les soldats américains débarquent en France lors de la Première Guerre mondiale, et avec eux le doryphore, un coléoptère, parasite de la pomme de terre. Une catastrophe car elle est alors la base de l'alimentation. On est démuni: on ramasse les doryphores à mains nues. Des agronomes se lancent dans le combat mais n'ar