N'en déplaise aux amateurs d'autonomie, récolter l'eau de pluie pour usage personnel ne coule pas de source. Pourtant, la récupération des eaux tombées du ciel est prévue, voire facilitée, par la loi sur l'eau adoptée le 30 décembre. Le texte prévoit notamment un crédit d'impôt pour ceux qui désirent s'équiper du matériel adéquat. Mais voilà, pour des raisons sanitaires, l'arrêté fixant les modalités d'attribution de ce crédit n'est toujours pas prêt.
Collectées en aval des toitures, les eaux pluviales ne sont pas considérées comme potables. La Direction générale de la santé précise qu'à ce jour, leur utilisation n'est pas prévue réglementairement pour des usages domestiques. La DGS a donc saisi le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF), lequel a décrété en septembre que l'eau potable était obligatoire pour les usages alimentaires (cuisine, vaisselle) et d'hygiène corporelle (douche, linge).
D'après ce même organisme, la récupération d'eau de pluie est «acceptable» pour tous les autres usages «dès lors que cela n'implique pas la création d'un double réseau à l'intérieur des bâtiments». Au début de la semaine, le Comité national de l'eau a pointé les risques d'interconnexion entre réseaux d'eau potable et de pluie dans un même bâtiment. «Pour les usages extérieurs, il n'y a aucun problème», souligne-t-on au ministère de l'Environnement, «mais à l'intérieur, ces utilisations sont jugées dangereuses».
Qu'on l'utilise avec la vaisselle ou