Des pays riches vont-ils être poursuivis par des pays pauvres pour avoir détraqué le climat ? L'idée n'est pas si farfelue que cela, à en juger par les récentes déclarations du président bolivien, Evo Morales, qui rend les pays industrialisés responsables des intempéries qui dévastent son pays. Depuis trois mois, le sort s'acharne sur le pays le plus pauvre d'Amérique latine. Inondations, sécheresses, tempêtes de grêle, les cieux n'épargnent pas la Bolivie. Les dernières inondations, les pires depuis vingt-cinq ans, ont provoqué la mort de 35 personnes et en ont affecté plus de 350 000 en emportant leurs habitations en terre. Des milliers de têtes de bétail ont été tuées, les récoltes emportées. Evo Morales a décrété l'état de catastrophe naturelle. Ces dérèglements climatiques sont dus à El Niño, le phénomène météorologique qui survient tous les cinq à sept ans. Mais cela n'empêche pas le président bolivien de considérer que ce sont les pays industrialisés les responsables de ces intempéries. «Ils polluent l'environnement et modifient le climat», a-t-il déclaré.
Même s'ils émettent très peu de gaz à effet de serre, les habitants de nombreux petits pays sont en première ligne face aux dérèglements climatiques. C'est le cas des Inuits du nord du Canada, ou des habitants des îles Tuvalu, assaillies par l'océan Pacifique. Des actions en justice sont à l'étude pour que les pays riches, responsables des pollutions causant le réchauffement, assument leurs responsabilités.
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