Menu
Libération

En Guyane, l'or mieux protégé que les Indiens

Article réservé aux abonnés
publié le 8 mars 2007 à 6h31

Après quinze ans de gestation, le Parc de Guyane va voir le jour : le décret de création a été publié au Journal officiel le 28 février. Grand comme la Belgique, avec 3,39 millions d'hectares, le huitième parc national français s'étend sur l'un des derniers massifs tropicaux forestiers encore relativement intacts. Sa création devrait être accueillie avec enthousiasme. Pourtant, c'est une avalanche de réactions négatives ­ de la consternation à la colère ­ qu'elle suscite. Motif : le parc, dont la mission est de protéger l'environnement, mais aussi les populations vivant dans la forêt guyanaise, a «oublié» les Amérindiens du Haut-Maroni. Au profit du lobby des orpailleurs.

Le Parc de Guyane se compose, selon la loi de 2006 qui a réformé le statut des parcs nationaux, de deux types d'espaces : la «zone coeur», très protégée, où ne sont autorisées que les activités de subsistance des populations autochtones (chasse, pêche, cueillette) ; et la zone de «libre adhésion», où sont autorisées les activités industrielles, et donc la recherche d'or.

«Mépris». Afin d'être protégés des ravages de l'orpaillage ­ gangrène de la Guyane, synonyme de violence, de criminalité, de pollution des fleuves et des sols, de paludisme ­, les Wayanas avaient demandé, en octobre 2006, lors de l'enquête publique, à «bénéficier de la proximité du coeur du parc». Mais leur revendication n'a pas été entendue : les villages de Elahé, Cayodé, Twenké ou Antécume-Pata se retrouvent en zone de libre