Bruxelles correspondance
Les altermondialistes ont donné le coup d'envoi de la journée mondiale de l'eau avec deux jours d'avance en lançant hier, dans l'enceinte du Parlement européen à Bruxelles, leur première Assemblée mondiale des élus et des citoyens pour l'eau (AMECE). Avec plus de 500 participants (parlementaires, élus locaux, représentants d'institutions publiques et ONG), l'Assemblée s'est fixée comme objectif de faire inscrire l'accès à l'eau dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Bilan avec Riccardo Petrella, professeur à l'université catholique de Louvain (Belgique), auteur du Manifeste de l'eau (1998), un des initiateurs de l'AMECE.
Pourquoi une Assemblée mondiale des élus et des citoyens pour l'eau?
1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. 2,6 milliards manquent d'installations sanitaires. Chaque jour, 34 000 personnes dont 4 500 enfants en meurent. Voilà le vrai scandale mondial de l'eau. C'est le droit à la vie qui est nié. Et notre société l'accepte comme si elle ne pouvait rien faire. Avec l'AMECE, nous proposons des mesures concrètes en faveur d'un droit à l'eau pour tous.
Comment ?
Le premier problème, c'est la marchandisation de l'eau. Le marché mondial de l'eau représente 800 milliards de dollars par an. A comparer avec celui des télécoms : 400 milliards. Cette logique marchande gagne du terrain. La Russie, par exemple, qui a d'immenses réserves d'eau, entend devenir un grand exportateur. C'est une logique désastr