Samedi, pour la troisième année consécutive, s'est déroulée en France une journée nationale anti-OGM à l'initiative de la Confédération paysanne et de Greenpeace (lire ci-dessous). Cette action, qui était prévue de longue date, clôt une semaine intense sur le front de ces biotechnologies végétales, à moins d'un mois de l'élection présidentielle et juste avant les semis de printemps qui commencent début avril.
Lundi, le ministère de l'Agriculture a annoncé avoir autorisé, pour 2007, treize essais de cultures d'OGM en plein champ. Mardi, le gouvernement a publié deux décrets pour combler le retard de la France dans la transposition d'une directive européenne relative aux OGM. Un retard de cinq ans qui a conduit la Commission européenne, à la fin de l'année dernière, à réclamer une lourde amende contre Paris, 38 millions d'euros, accompagnée d'une astreinte journalière de plus de 360 000 euros pour violation de la législation européenne. Ces décrets ont été accueillis avec satisfaction par les quatre plus importantes organisations de semenciers, de même que par la FNSEA (le principal syndicat agricole), qui espèrent que ces «mesures seront à même d'apaiser le climat». Au contraire, ils ont été dénoncés par la Coordination rurale et la Confédération paysanne.
Côté écologistes, cette actualité a provoqué une levée de boucliers. Pour Voynet (Verts), ces textes sont «une insulte aux principes de précaution, de transparence et de dialogue social». Corinne Lepage (Cap 21)