Menu
Libération

Ces déchets suisses qui refont surface

Article réservé aux abonnés
publié le 30 mars 2007 à 6h55

Hagenthal-le-Bas envoyé spécial

Conrad Engler a fort à faire. Spécialiste en communication, il est secrétaire général du Groupement d'intérêt pour la sécurité des décharges de la région bâloise (GIDRB), qui réunit plusieurs multinationales, dont Novartis, Syngenta, Ciba SC, Roche et Clariant. Son job consiste, entre autres, à «procéder aux clarifications nécessaires» concernant les décharges que les industries chimiques et pharmaceutiques suisses ont utilisées dans les années 1950 pour se débarrasser de leurs déchets. On en compte une douzaine, dans un rayon de 15 kilomètres autour de Bâle, en France, en Suisse et en Allemagne. Ce mois-ci, Engler a dû faire face à des imprévus. D'abord, 1 000 tonnes de déchets chimiques mélangés à de la terre contaminée ont été retrouvées près de la décharge du Letten, à Hagenthal-le-Bas (Haut-Rhin), qui était réputée contenir 3 200 tonnes de déchets purs. Puis le journal suisse Basler Zeitung a révélé que les décharges sauvages contiendraient au total 160 000 tonnes de déchets chimiques, un chiffre bien supérieur aux 35 000 tonnes évoquées jusqu'à présent (Libération du 15 juin 2004).

Crédibilité. Ainsi, selon le Basler Zeitung, le site de Hirschacker, près de Grenzach (Allemagne), renfermerait 109 500 tonnes de déchets, au lieu de 3 150. Conrad Engler démine : «Ces chiffres étaient publics depuis longtemps», affirme-t-il. N'empêche que beaucoup sont tombés des nues, dont des responsables suisses et des mem