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Libération
Interview

«Les pauvres vont payer le prix fort»

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Jean-Pascal Van Ypersele étudie les risques et la vulnérabilité au changement climatique.
publié le 5 avril 2007 à 7h03

Jean-Pascal Van Ypersele, professeur à l'université de Louvain (Belgique), est membre du bureau du Giec ­ groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ­ et vice-président du groupe de travail n°2 intitulé «impact, adaptation et vulnérabilité»qui se réunit à Bruxelles toute la semaine afin de finaliser son «résumé pour décideurs».

Peut-on estimer à l'échelle planétaire les risques du changement climatique ?

C'est une demande des gouvernements. La convention climat de l'ONU, signée en 1992, stipule que nous devons stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre (GES) à un niveau évitant toute perturbation «dangereuse» du climat pour les générations futures. La notion de danger à l'échelle planétaire se situe donc au coeur du processus. Le rôle des scientifiques n'est pas de décider de ce qui est dangereux mais de transmettre aux gouvernements et aux opinions publiques les informations dont ils disposent afin de leur permettre de le faire. C'est sur la base de ces informations que l'Union européenne affirme qu'il ne faut pas dépasser une hausse de la température globale supérieure à 2 °C de plus que la température moyenne pré-industrielle. Les scientifiques sont à la frontière qui sépare le politiquement pertinent et le prescriptif.

Peut-on classer ce type de risques ?

Nous avons défini cinq catégories de risques dans le rapport de 2001. Les écosystèmes, les événements extrêmes, la distribution régionale des risques, les «surprises climatiques»