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La planète va mal, c'est officiel

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Après d'âpres négociations, le Groupe intergouvernemental des experts sur l'évolution du climat (Giec) a réussi à présenter son «résumé pour décideurs» • Un document longtemps bloqué par une douzaine de délégations •
La Grande-Bretagne a obtenu de ses partenaires du Conseil de sécurité de l\'Onu que cette institution spécialisée dans les questions de guerre et de paix débatte le 17 avril, pour la première fois de son histoire, du problème du réchauffement climatique. /Photo prise le 1er février 2007/REUTERS/Jo Yong-Hak (REUTERS)
par Sylvestre HUET
publié le 6 avril 2007 à 7h00

Le flegme anglais de Martin Parry a sauvé le Giec. Jeudi matin, à Bruxelles, après une nuit blanche, la panique commençait à gagner son groupe-2, consacré aux «impacts du changement climatique». Si son rapport technique, de près de 1 500 pages était bon pour impression, les vingt pages de son «résumé pour décideurs» restaient en panne. Bloquées par une douzaine de refus irréductibles opposés par quelques délégations - Etats-Unis, Chine, Russie, Arabie Saoudite.

Stéphane Hallegatte, économiste, membre de la délégation française, raconte : «Les uns voulaient minimiser les dégâts anticipés par les
scientifiques. D'autres enlever du texte toute mention de la nécessité diminuer les émissions de gaz carbonique pour atténuer le changement climatique. Vers 9 h 30, on a vraiment pensé que c'était raté, qu'on allait se quitter sans adopter le résumé.»


Heureusement, Martin Parry, le co-président du groupe-2, géographe au centre Tyndall sur l'étude du climat (Université de East Anglia, Royaume-Uni) était à la manoeuvre. Du haut de sa tribune, «imperturbable, il continuait à lire les phrases du texte, montrant par son attitude qu'il était déterminé à rester là jusqu'au bout, à finir le job !». En une demi-heure, l'affaire était bouclée. «Manifestement, la délégation américaine a senti qu'elle ne pourrait pas supporter l'accusation d'avoir empêché l'adoption du rapport», estime Hallegatte.

Dans la foulée, cha