Tokyo de notre correspondant
La polémique sur l'insécurité nucléaire, toujours à vif au Japon, est relancée. Les responsables de deux compagnies d'électricité, Chubu Electric Power et Tohoku Electric Power, ont reconnu avoir sciemment étouffé des incidents survenus dans leurs centrales nucléaires (au centre et au nord du Japon), l'un en 1988, l'autre en 1991. Avouant les avoir délibérément «masqués», ils ont été sévèrement blâmés par les autorités.
Le ministère de l'Economie et de l'Industrie a de son côté confirmé, huit ans après les faits, l'existence d'un autre accident, en 1999 au nord du pays, à la centrale de Shika gérée par Hokuriku Electric Power. Suite à une fausse manoeuvre, une réaction nucléaire en chaîne s'est produite de façon incontrôlée durant quinze minutes. Le système d'arrêt d'urgence n'a pas fonctionné, mais le réacteur a pu être stoppé manuellement. Le directeur de la centrale a alors décidé de dissimuler l'accident. Les agents de la sûreté nucléaire n'ont découvert cet épisode que récemment et ont depuis ordonné l'arrêt du premier réacteur pour vérification, le second étant hors-service depuis juillet à cause d'une turbine défaillante.
Bien qu'en cours de modernisation avec le développement de centrales de 3e génération, le parc nucléaire nippon suscite donc des inquiétudes. Car ce n'est pas la première fois que de telles défaillances sont tues. Ces dernières semaines, d'autres accidents nucléaires, survenus dans deux centrales du géant de l'électri