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Libération

Coup de grenaille sur le Grenelle

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Pour apaiser les députés UMP, Sarkozy enterre la taxe pique-nique. Et gèle les bonus-malus.
publié le 20 septembre 2008 à 12h55

Après plusieurs jours de violents échanges intragouvernementaux au sujet de la fiscalité verte, Nicolas Sarkozy a sifflé vendredi la fin du jeu. «Cette cacophonie nuit à la cohésion gouvernementale. Il faut maintenir le système du bonus-malus, qui a fait ses preuves, mais il n'y aura pas de taxes "vertes" sur les produits de grande consommation», voilà la consigne donnée par le chef de l'Etat à Eric Woerth, le ministre du Budget, et Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie. La taxe pique-nique est enterrée «en raison des tensions actuelles sur le pouvoir d'achat». Et des bonus-malus seront établis au cas par cas à l'issue de réunions avec des associations de consommateurs. C'est que ces passes d'armes menaçaient de mettre à mal un engagement fort de Sarkozy : le développement durable. Engagement que lui ont unanimement rappelé les associations écologistes.

Confusion. La croissance verte et son bras armée - la fiscalité écologique - scellés par le Grenelle de l'environnement voilà un an, étaient ces derniers temps dans le collimateur d'une large partie de la majorité UMP et de Bercy, Jean-Louis Borloo et Eric Woerth se faisant la guerre à coups d'annonces contradictoires et de croc-en-jambe. Résultat : une cacophonie à laquelle François Fillon a apporté sa contribution jeudi, en assurant qu'il n'y aura pas de nouveaux bonus-malus qui ne soient «structurellement équilibrés». Souhaitant rassurer l'opinion et une partie des députés hostiles à toute