Nicolas Hulot, animateur télé et écologiste, est président de la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme.
Les atermoiements du gouvernement sur la fiscalité verte sont-ils le signe de l’enterrement à venir du Grenelle de l’environnement?
La première chose à faire, c'est siffler la fin de la récré ! Cela fuse dans tous les sens, c'est du grand n'importe quoi. Un coup on nous dit «on vire le bonus-malus», un coup on nous dit «on va l'examiner». D'accord, il faut encore attendre, et regarder les choses concrètes, la loi Grenelle 2 à venir [qui doit traiter en particulier des transports, du logement, de la préservation de la biodiversité et qui devrait être transmise dans les jours qui viennent au Conseil d'Etat, ndlr], les modalités d'application et les financements qui iront avec. Mais quand même. Le Grenelle de l'environnement, ce n'est pas la panacée, mais il a ouvert une dynamique dont il faut se réjouir, une avancée qui a donné un élan. Et si, dès la première étape importante, on ne parvient pas à montrer un signe fort à la société, qui se traduise par un vote unanime à l'Assemblée nationale, c'est à désespérer.
Etes-vous surpris par la virulence des attaques contre Jean-Louis Borloo, qui souhaite étendre le bonus-malus à d’autres produits de consommation?
Je n’ai jamais imaginé que ce processus irait à son terme sereinement et que les vieux démons n’allaient pas resurgir. Il y a des gens en France qui n’ont toujours pas visualisé la contrainte majeure devant nous - la survie de la planète -, qui nous oblige à trouver des solutions. Ces mêmes personnes, systématiquement, font marche arrière à la moindre proposition, sans avancer d’alternative. Je veux bien admettre qu’il y a des choses proposées dans le Grenelle qui n