«Un cataclysme», «un tournant décisif dans l'évolution du capitalisme américain», «un mégasauvetage» au «coût astronomique». La presse américaine était, ce week-end, à cours de mots pour décrire le plan de sauvetage financier de 700 milliards de dollars (500 milliards d'euros), détaillé samedi par le Trésor américain. Un plan qui s'ajoute aux renflouements précédemment décidés (200 milliards de dollars pour les géants du prêt immobilier Fannie Mae et Freddie Mac, 85 milliards pour le colosse de l'assurance AIG). Près de mille milliards de dollars devront au total sortir de la poche du contribuable américain pour éponger les mauvaises dettes des institutions financières. La plus grosse intervention gouvernementale depuis la Grande Dépression des années 1930.
Contribuables.«Si nous ne faisons pas ça, nous risquons un sort incertain», a expliqué aux membres du Congrès le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, en brandissant le spectre d'une récession de dix ans, comme celle traversée par le Japon dans les années 1990. Les marchés seront stabilisés «mais il y aura toujours des faillites de banques», a modéré le secrétaire au Trésor, Hank Paulson. «C'est un gros paquet parce que c'est un gros problème, a synthétisé, samedi, le président George W. Bush. Mon premier instinct a été de laisser agir les lois du marché, avant que je réalise, après avoir été informé par des experts, toute l'ampleur du problème». <