Philips, leader mondial de l'éclairage, se serait-il fait allumer ? De retour d'un voyage au Ghana, le 3 septembre, Bert Koenders, le ministre néerlandais de la Coopération, a demandé à la multinationale de revoir l'un de ses produits phare en Afrique : un nouveau kit d'éclairage solaire que le ministre trouve «tout simplement trop cher». La lampe durable, dénommée Uday, se recharge tous les jours à l'aide d'un petit panneau solaire et peut éclairer le soir pendant quatre à cinq heures. Subventionnée par l'Etat néerlandais, elle vise une clientèle de 10 millions de personnes en Afrique d'ici à 2015. A terme, le potentiel est énorme. Près de 500 millions d'Africains n'ont pas l'électricité et doivent se contenter de bougies, de lampes à piles ou à pétrole. «Les gens les plus pauvres en Afrique vont en profiter, Philips va en profiter, et nous serons plus près des Objectifs du millénaire pour le développement [un plan de l'ONU pour éliminer la pauvreté d'ici 2015, ndlr]», se réjouissait Bert Koenders, le 8 juillet, lors du lancement de l'initiative. Seul problème : à 75 euros l'unité, l'équivalent d'un salaire d'instituteur au Ghana, la lampe relève du produit de luxe.
Un programme permettant de l'acheter à crédit a été mis en œuvre, mais son prix reste prohibitif. Aussi le ministre a-t-il demandé à Philips de fabriquer une alternative meilleur marché, au risque de mettre un coup à l'image d'un groupe qui se positionne comme «socialement responsable».
Bert K