Vendredi, l’annonce du plan de sauvetage américain avait provoqué un vent d’euphorie sur les Bourses de la planète. Depuis lundi, le climat s’est retourné. De plus en plus de critiques s’élèvent contre un plan de rachat de 700 milliards de dollars d’actifs «toxiques» des banques américaines par le Trésor. Il faut dire que, pour l’instant, le gouvernement s’est contenté de demander une carte blanche au Congrès, sans s’embarrasser de donner beaucoup de détails. Explications.
Pourquoi ce montant ?
Difficile de donner une explication à ce chiffrage. Le marché des crédits immobiliers américains est estimé à 7 000 milliards de dollars, dont 1 300 milliards pour les subprimes. En mars, le FMI avait évalué à 945 milliards de dollars les pertes totales du secteur financier dues à la crise. Il y a quelques jours, l'agence Standard & Poor's a indiqué que les banques et les assurances devraient passer au total 378 milliards dollars de dépréciations sur leurs actifs à risque. De son côté, Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, s'est bien gardé de justifier les 700 milliards. Il s'agit juste d'une limite demandée au Congrès pour émettre un montant équivalent de bons du Trésor. Mais le coût final pourrait être beaucoup moins important. C'est l'avis de Peter Orszag, directeur du bureau du budget du Congrès américain. «En fin de compte, le gouvernement revendra les actifs achetés et générera des revenus qui compenseront une partie du coût initial», a-t-il expliqué, mercredi, devant les