Le sujet du jour était le sort réservé aux vétérans d’Irak. Michelle Obama, l’épouse du candidat démocrate, était mercredi à Allentown, une petite ville ouvrière à une centaine de kilomètres au nord de Philadelphie, pour en parler avec trois femmes, deux mères et une épouse de soldat. Mais les conversations privées, avant le début du meeting dans une salle comble, tournaient invariablement autour d’une seule préoccupation : l’économie.
Dans cette bourgade qui se remet difficilement de la crise du secteur industriel qui l'a terrassée dans les années 80, les remous sur les marchés financiers pourraient signifier une nouvelle longue traversée du désert. Partout, la peur des lendemains qui déchantent est perceptible. Trois femmes qui viennent de se rencontrer échangent leur point de vue sur le programme économique de John McCain. «Il a toujours été en faveur des dérégulations», affirme Mary, 68 ans, retraitée. «Et il continue à dire que les fondamentaux de l'économie sont solides», surenchérit Ann Broghan, 56 ans, en secouant la tête. La troisième, 56 ans elle aussi, ne souhaite pas donner son nom, car elle a perdu son emploi dans l'une des bibliothèques locales, il y a un mois et demi, suite aux compressions budgétaires de la municipalité. Elle a les larmes aux yeux. «Comment voulez-vous que je retrouve un emploi dans cette économie à mon âge. Je n'ai décroché que deux entretiens d'embauche en un mois et ça n'a rien donné». Elle reçoit de l'assurance chômage