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Libération

La Réunion ne croit pas à la guerre des prix

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publié le 27 septembre 2008 à 9h02

Un collectif contre les abus bancaires a établi la semaine dernière qu'à la Réunion les banques facturent certains de leurs services 265 % plus cher qu'en métropole. Une étude qui rappelle celle de l'UFC-Que choisir qui révélait fin août, après enquête dans les super et hypermarchés locaux, que les prix des marques étaient de 65 % à 82 % plus élevés sur l'île qu'en métropole. Or plus de la moitié de la population de cette île de l'océan Indien vit au-dessous du seuil de pauvreté (817 euros) contre 13 % en métropole. C'est dans ce contexte tendu (400 personnes ont manifesté jeudi contre «la vie chère» sur l'île française voisine de Mayotte) que les magasins Leclerc débarquent à la Réunion : en mars, 16 franchisés, soit 14 % de la grande distribution locale, lâcheront Leader Price et Champion pour passer sous l'enseigne Leclerc.

«Attente». «A la Réunion, il y a un manque de concurrence. La grande distribution ronronne, elle n'a pas la culture des prix bas», dénonce Michel-Edouard Leclerc. «Je perçois la même attente que lorsque mon père implantait les premiers magasins en métropole. Même si je ne suis pas le messie, je vais être le moins cher de l'île», jure-t-il. Cindy Gauvin est sceptique. Poussant son chariot où s'entassent plusieurs sacs de riz de cinq kilos - l'aliment de base à la Réunion - la jeune femme traque les promos. «Mon frère habite Angoulême et, d'après lui, Leader Price est moins cher que Leclerc», soupire-t-elle, avant de re