Haro sur les millions des patrons ! Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, la grogne monte contre les rémunérations des dirigeants d'entreprise. Outre-Atlantique, les élus ont obtenu du Trésor qu'il conditionne ses aides à un contrôle de la politique salariale des banques. Jeudi à Toulon, lors de son discours sur la crise financière, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il fallait «encadrer les rémunérations des dirigeants et des opérateurs», demandant qu'il y ait une indexation sur les «performances économiques réelles» et dénonçant les parachutes dorés pour ceux qui ont «commis des fautes ou mis leur entreprise en difficulté». «Il y a eu trop d'abus, trop de scandales. Alors, ou bien les professionnels se mettent d'accord sur des pratiques acceptables, ou bien nous réglerons le problème par la loi avant la fin de l'année», a-t-il menacé. Avant même le discours, la présidente du Medef, Laurence Parisot, avait indiqué dans la journée que son organisation s'apprêtait à «recommander la suppression des parachutes dorés».
On n'en est pas encore à l'abolition de ce privilège patronal. D'abord parce que, comme les nombreuses tentatives de réformes passées le montrent, les meilleures intentions du monde n'ont, jusqu'à présent, pas été suivies d'effets (lire ci-contre). Ensuite, parce que le sujet n'est pas si simple. Ainsi de la première piste évoquée par Sarkozy, l'indexation de la rémunération du dirigeant sur sa performance. «Le problème, c'est jus