Pas de bol, on ne pourra même plus tromper son angoisse de la crise en suçotant des bonbons chinois. Vendredi, Pékin a battu le rappel de tous ses Lapins Blancs vendus à l’étranger et le scandale du lait frelaté a pris des proportions planétaires.
Les Lapins Blancs, ou White Rabbits, ce sont ces bonbons crémeux et légèrement mentholés que beaucoup d’entre nous ont savouré à la fin d’un repas chinois pour apaiser le feu de la ciboule et du gingembre. Produits par la société Bright Food Co (Guangshengyuan en chinois), basée à Shanghai, ils ont connu leur heure de gloire en 1972, lorsqu’ils ont été offerts au président américain Richard Nixon lors de son voyage historique en Chine. Depuis, dans nombre de restaurants chinois, on les trouve dans la coupelle de l’addition.
Si les Lapins Blancs sont crémeux, c’est qu’ils contiennent du lait. Or, par les temps qui courent, il ne fait pas bon contenir du lait chinois. Contraints par les prix de plus en plus faibles fixés par les gros acheteurs de l’agroalimentaire, les petits éleveurs chinois ont, ces dernières années, produit, dans des conditions sanitaires minimales, du lait de plus en plus mauvaise qualité. Pour l’enrichir, les compagnies y ont ajouté divers adjuvants, dont la mélamine, une substance chimique normalement utilisée dans la fabrication de colles ou de résines.
Sucreries. Résultat, quatre bébés morts après avoir bu du lait en poudre, et 53 000 autres hospitalisés ou soignés à la suite de problèmes rénaux