Seize morts recensés officiellement, environ 100 000 personnes intoxiquées et, au final, douze lampistes - ou peu s'en faut - dans le box des accusés de la cour d'assises d'Abidjan. Ils comparaissent, à partir d'aujourd'hui, pour «empoisonnement ou complicité d'empoisonnement» dans l'affaire du Probo Koala, ce cargo dont les déchets toxiques déversés sauvagement en août 2006 ont semé la panique au bord de la lagune Ebrié. Plusieurs proches du dossier qualifient déjà ce procès de «mascarade», tandis que des associations de victimes veulent croire qu'il permettra néanmoins de «situer les responsabilités». En clair, de désigner les vrais coupables.
Douaniers. Alors que des procédures judiciaires sont également en cours en France et aux Pays-Bas, où le Probo Koala a fait escale, la justice ivoirienne va donc juger des seconds couteaux. Parmi eux, le commandant de la capitainerie du port Marcel Bombo Dagui, mais aussi le dirigeant de la mystérieuse société Tommy, spécialement créée pour «traiter» les déchets du Probo Koala, le Nigérian Salomon Ugborugbo.
A leurs côtés, de simples douaniers, au grand dam de leurs collègues qui menacent de bloquer le port, notamment les importations de carburant. En revanche, aucun haut responsable ivoirien n’a été cité, malgré la publication, en novembre 2006, d’un rapport accablant du gouvernement de l’époque.
«On va juger le menu fretin sur un plateau, tandis que les gros po