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Libération

L’énergie coopérative française manque de jus

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Electricité. Le producteur alternatif Enercoop ne profite pas de l’ouverture à la concurrence.
publié le 3 octobre 2008 à 6h51

S'affranchir des grands réseaux électriques, produire l'électron que l'on consomme et n'utiliser qu'une électricité certifiée renouvelable, tel était le pari lancé par Enercoop en juillet 2007, lors de l'ouverture à la concurrence du marché. Jamais auparavant le pari n'avait semblé aussi risqué. Aujourd'hui, il faut bien se rendre à l'évidence : Enercoop affiche une santé financière plus que fragile avec 700 000 euros de déficit. Cette société coopérative d'intérêt collectif (Scic) - qui réunit des producteurs d'électricité verte, des consommateurs, des associations et des collectivités locales - s'est retrouvée piégée, depuis sa naissance en 2005, par l'explosion des prix de l'énergie. Aussi ses sociétaires, petits producteurs d'hydraulique ou de photovoltaïque, demandent-ils à renégocier leurs contrats à la hausse. «C'est délicat car nous vendons déjà une électricité 25 % plus chère que celle d'EDF», explique Julien Noé. C'est-à-dire 14 centimes le kilowattheure (kWh) au lieu des 11 centimes d'EDF.

Aujourd'hui, la coopérative compte 1 700 sociétaires, 2 300 consommateurs et fournit 11 000 mégawattheures annuels à ses clients, l'équivalent de la production de trois grandes éoliennes. Elle fournit les grandes ONG environnementales, WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, mais aussi des particuliers engagés et prêts à payer le prix. «On annule le surcoût occasionné en consommant moins», précise l'un d'eux. En attendant de produire sa propre énergie verte, dans le