Les producteurs de biocarburants avaient beau le voir venir (Libération du 11 septembre), le résultat a été au-delà de leurs craintes. Sous le titre «Modification du régime fiscal privilégié des biocarburants», le projet de loi de finances 2009, présenté vendredi dernier, réduit drastiquement les exonérations de taxe (TIPP). Dès 2009, la réduction passera de 0,22 à 0,135 euro par litre pour le biodiesel, et de 0,27 à 0,17 euro pour l'éthanol. Avec un objectif de suppression totale de ces aides dès 2012. A la clé, une économie substantielle pour le budget : 401 millions d'euros en 2009. De quoi faire sourire Bercy… mais pas les producteurs qui ne décolèrent pas.
«Brutal». «C'est une remise en cause des engagements de l'Etat qui pèse sur les équilibres économiques de la filière», dénonce Alain Jeanroy, directeur de la Confédération générale des planteurs de betteraves, secteur qui produit les deux tiers de l'éthanol utilisé en France. Assurant qu'avec les différences de pouvoir calorifique, cela revient à «taxer plus cette énergie qu'une énergie fossile».«On savait que la défiscalisation ne serait pas éternelle mais là c'est brutal», renchérit-on chez Orama, qui représente les producteurs de grandes cultures.
Au ministère de l'Ecologie, on ne voit pas vraiment le problème. «Ce type de défiscalisation est toujours amené à disparaître progressivement. Aujourd'hui, le gouvernement a jugé qu'un seul système suffit.» Car l