Entre démenti et dénégation, marche arrière et rétropédalage : la journée d'hier a donné lieu à une vaste cacophonie européenne. Et hypothéqué une réponse commune face à «la plus grande crise financière depuis la Seconde Guerre mondiale», comme le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a fini par le concéder hier soir. La pomme de discorde : un plan de sauvetage sur le mode américain (Libération d'hier). En vingt-quatre heures d'imbroglio, sans que personne n'en ait revendiqué la paternité, il s'est évanoui aussi vite qu'il est apparu. Explications.
Tout commence mercredi soir. La France, assure l'agence Reuters, propose à ses partenaires la création d'un fonds fédéral européen. Alimenté par les pays de l'Union à hauteur de 300 milliards d'euros, soit presque trois fois le montant du budget communautaire. Idée : racheter les créances dégradées des banques du continent et éviter un effet domino. C'est que, face au feu financier, la lance à incendie de la BCE commence à mollir. Elle inonde bien d'euros les marchés monétaires. Mais récupère des actifs de plus en plus pourris des banques. Au risque de dégrader son propre bilan. «Il faut une solution viable», aurait dit, évasif, Trichet aux dirigeants belge et néerlandais.
«Maladresse». Qu'importe. Illico, Berlin dézingue l'initiative, qu'elle a même révélée. «L'Allemagne ne peut pas et n'entend pas accorder de chèques en blanc aux banques, qu'elles se soi