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Libération

Lancement de la «voiture du pauvre» : Tata perd du terrain

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publié le 4 octobre 2008 à 6h51

C’est plié : après des mois de conflit avec des paysans hostiles, l’indien Tata a abandonné vendredi son usine destinée à produire, dans l’est de l’Inde, la petite Nano, la voiture la moins chère au monde. Un sale coup pour le premier groupe automobile du pays, repreneur récent des célèbres marques Jaguar et Land Rover, qui espérait lancer ce mois-ci sa voiture à 1 700 euros.

L'idée était d'assembler le véhicule dans une usine en cours de construction sur le site de Singur, près de Calcutta, capitale du Bengale occidental. Mais, alors que les travaux sont achevés à 90 % (à un coût de 230 millions d'euros), Ratan Tata, président du groupe éponyme, a décidé de jeter l'éponge. «Vous ne pouvez pas faire tourner une usine sous protection policière, lorsque des bombes y sont jetées et que des ouvriers sont intimidés», a-t-il dénoncé lors d'une conférence de presse à Calcutta, retransmise sur toutes les chaînes de télévision.

Le chantier était bloqué depuis un mois, du fait d'un grave conflit opposant Tata, soutenu par le gouvernement communiste du Bengale occidental, à des fermiers épaulés par des militants politiques ulcérés par la réquisition de terres agricoles pour ce projet. Aidés par Mamta Banerjee, la chef de l'opposition dans cet Etat dirigé depuis plus de trente ans par les communistes, ces manifestants accusaient le Bengale occidental d'avoir forcé des paysans à vendre leurs terres pour accueillir Tata et ses équipementiers. Ils réclament la restitution de 160 des 4